Réel et réalité. L’originaire perceptif (Ses retrouvailles dans l’objet esthétique et l’objet d’art)

« Réel et réalité. L’originaire perceptif (Ses retrouvailles dans l’objet esthétique et l’objet d’art) » Sous la direction de Marie-Claude LAMBOTTE

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Nous partirons du discours du sujet mélancolique, et particulièrement de la manière dont celui-ci décrit la réalité et le désintérêt total qu’elle lui inspire. S’il ne dénie pas l’existence de la réalité (comme le fait le psychotique), le sujet mélancolique dénie qu’elle puisse le concerner en quoi que ce soit ou bien encore qu’il ait quoi que ce soit à faire avec elle. La réalité se présente, pour lui, comme une surface plane où tous les objets se trouvent juxtaposés les uns aux autres sans plus de valeur aucune. Mais cette réalité plane et neutre semble faire écran à quelque chose qui brillerait derrière. « Derrière les choses, ça brille, dit le sujet mélancolique. Derrière les choses, il y a la vraie Vérité, le Sens dernier. » [sic] Or, dans l’évolution de la cure, le patient mélancolique évoque un certain type d’activité qu’il répète et auquel il prend beaucoup d’intérêt. Il s’agit d’une activité de composition, d’organisation de l’environnement (modifier l’arrangement interne d’un appartement, décrire une promenade comme on décrirait un tableau, faire des collections…) qui fait surgir des objets pour le seul plaisir du regard. Et ces objets, en focalisant le regard, redonne au sujet mélancolique un angle de vue, autrement dit une perspective sur le monde qui lui fait percevoir à nouveau le relief de la réalité. Ces objets de contemplation, encore appelés « objets esthétiques », remplissent alors la fonction de désigner cet absolu « derrière les choses », cet absolu auquel la réalité faisait écran (La vérité, le Sens, la Jouissance). Quel est leur véritable statut ? Quelle est leur différence et leur similitude avec l’« objet d’art » ? C’est alors poser la question de l’originaire perceptif qui, pour le sujet mélancolique, doit s’étayer sur des objets réels en un mouvement de répétition métonymique, et qui, pour l’artiste, trouve à se résoudre de manière singulière dans l’objet d’art, en un mouvement de création métaphorique.

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