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Revue Adolescence

Le tome 31 n°4 de 2013, Idéal & idole sous la direction d’Odile Falque et Anne Tassel, avec Jacques Dayan, sera disponible à partir du 15 décembre.

Vous pouvez le commander dès maintenant ou vous abonner pour l’année 2013 afin de le recevoir avec les trois premiers numéros déjà parus : Devant la métamorphose, Héros, Malgré les frontières.

Ce numéro Idéal versus idole et Idole versus idéal met en débat la dynamique réflexive entre l’idolâtrie de la starmania (Michael Jackson) ou celle d’un dieu qui ne serait que refuge face à la puissance transformatrice de l’idéal, fut-il social, esthétique ou d’essence divine. Les ajustement parfois périlleux entre désidéalisation et réidéalisation témoignent d’un enjeu clinique majeur qui dépend pour une part de l’environnement contemporain social et religieux que nos adolescents incarnent.

Vous pourrez accéder au sommaire et résumés en cliquant sur ce lien http://revueadolescence.

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Mickael Benyamin, Le travail du préconscient à l’épreuve de l’adolescence, Le Fil Rouge, Puf, Paris, 2013

L’adolescence est une période charnière et parfois critique dans le processus de développement. Elle est tantôt envisagée comme une crise, tantôt comme un processus. Le réaménagement de l’appareil psychique et des instances psychiques y joue un rôle primordial.

Ce livre s’attache à étudier le processus de l’adolescence sous l’angle économique au travers du travail du préconscient. La mise en travail par le préconscient de la pulsion devient une caractéristique essentielle de l’appareil psychique, surtout au moment de l’adolescence où la puberté exige de travailler le pulsionnel issu du somatique. Cela conduit à réinterroger les modèles psychosomatiques, notamment les travaux des psychosomaticiens de l’École de Paris qui ont fait du préconscient un élément central de leur théorie, ainsi que les modèles théoriques du processus de l’adolescence.

L’auteur, au travers de nombreuses vignettes cliniques, montre que loin de n’être qu’une simple instance de la première topique, le préconscient est une topique à part entière, qui régule l’économie psychique du sujet et dont l’utilisation en psychothérapie psychanalytique de l’adolescent peut se révéler fondamentale.

Jacques André, La sexualité masculine, Que sais-je ?, Puf, Paris, 2013

JAsex Masc« Ce serait quand même plus facile si, de temps en temps, elles disaient : “Ohnon ! Oh non…” » Elles disaient « Non », elles disent « Oui »… Tout le problème est que la liberté sexuelle conquise par les unes ne crée pas symétriquement des hommes d’autant plus libres. Ce que la sexualité masculine a perdu en triomphe (avec ou sans gloire), elle l’a gagné enincertitude et en questions… Elle est par là même (re)devenue intéressante

À l’heure de la parité, la dominationm asculine a perdu de sa tranquillité, le machisme est en berne. À partir de paroles d’hommes recueillies sur le divan,mais aussi au fil des lectures, Jacques André explore sans détour la vie sexuelle des hommes, sa part la plus intime. Il en interroge les sources, les conflits, les transgressions, les passions, les désirs d’aujourd’hui, qui sont souvent aussi ceux d’hier. Sans fausse pudeur, il sonde ce sexuel qui constitue en chacun de nous la pointe vive de ce qui nous fait jouir… ou défaillir.

Houria abdelouahed, figures du féminin en Islam, Paris, Petite Bibliothèque de psychanalyse, PUF, 2012

9782130588931 D’Agar, la mère des Arabes qui n’est présente dans le corpus arabo-musulman que comme figure d’esclave, à Khadija, l’épouse du prophète que les hagiographes ont dépouillée de toute sexualité d’Aïsha, décrite comme l’aimée de l’Aimé de Dieu mais qui se révèle une enfant violentée et un nourrisson savant, à Zaïnab, qui bouleversera le destin de la filiation en Islam et dont l’entrée dans le foyer du prophète sera marquée par la Révélation du verset sur le voile de l’inconsolable Hind, qui entaille avec cruauté le foie de l’oncle de Muhammad, à Fâtima, qui réclama l’héritage pour retrouver sa place de fille, elle qui était la mère de son père. Ces figures de femmes – maltraitée, mélancolique, cruelle, fatale – disent le lien complexe de l’Islam à l’inquiétante étrangeté du sexe féminin. Ces femmes et d’autres lèvent le voile sur les soubassements pulsionnels de la fondation islamique. Ce livre explore cette question, la façon dont elle se présente dans le Texte (le Coran) et dans les textes. C’est inviter à une plongée dans les profondeurs effrayantes de la culture et du Texte, au-delà du charme de la belle surface.

Claire Squires, La folie du ventre, Paris, Campagne Première, 2012.

CS Manger, donner la vie sont des actes ancrés autant dans l’intime que dans le culturel et le social. La mère fait passer à travers son corps, son imaginaire, ses représentations, une dimension essentielle autour de l’oralité dans le cadre des relations précoces mère-enfant. Au départ de notre réflexion, une question phénoménologique : comment une femme anciennement ou actuellement boulimique/anorexique vit une grossesse et l’arrivée d’un enfant ? L’adolescence et la gestation possèdent en commun de rapprocher une femme de ses premiers objets d’investissements, de nature archaïque et narcissique. Les récits de ces femmes privilégient souvent les éprouvés corporels sans métaphores de telle sorte qu’ils permettent de façon détournée de symboliser, d’habiter sa propre psyché. Ainsi, la psychopathologie de l’anorexie mentale ou de la boulimie conduit à prendre en compte, par-delà l’oralité, les rapports au corps sexué et à la mère et l’énigme du féminin.

Jacques André, Paroles d’hommes, Paris, Gallimard 2012

parolesdhommes big 2« Le monde me paraît moins sûr ». Pierre a perdu sa tranquillité. Le monde est devenu une terre étrangère. Il se découvre en homme inquiet, lui dont la qualité consistait jusque-là à exercer auprès de ses proches une présence rassurante. « Ma mère est morte »… il lui arrive de répéter ces mots à haute voix, comme une annonce venue d’ailleurs qui le laisserait incrédule. Sa mère est morte à un âge, un grand âge, où la mort n’est pas un événement. Lors de sa dernière visite, la veille, il l’avait trouvée mal en point. Et pourtant sa surprise avait été totale, un coup sur la tête asséné par derrière. Le téléphone lui apprenant la nouvelle était tombé de ses mains, et lui-même n’avait dû qu’au sofa qui se trouvait là de ne pas s’effondrer plus bas. Pierre n’est pas menacé par l’effondrement, celui que Winnicott décrit dans les configurations borderline. Mais quelque chose en lui s’en approche, une terre sur laquelle on ne sait plus marcher, une perte de substance, quelque chose qui n’arrive pas à se mettre au passé. Le monde est moins sûr. Avec ce nouvel ouvrage tiré comme les précédents de sa pratique de l’analyse au quotidien, au fil des séances et des patients, Jacques André poursuit son travail de réflexion sur la psychanalyse, ses limites et la problématique associée des états dits « borderline » ou « états-limites ».

François Richard, L’actuel malaise dans la culture, l’Olivier, Paris 2011 La modernité s’approche d’un état de confusion généralisée, avec des théories critiques que l’on distingue mal des discours que la société tient sur elle-même, sur sa propre agitation stérile, son propre mouvement paralysant. Théories, « discours » aux rouages plus pulsionnels que narratifs, et une historicité nouvelle et incertaine entrent, avec la clinique des souffrances psychiques paradoxales, dans la définition du malaise actuel. Le malaise d’une culture au centre de laquelle pourrait bien se trouver un lieu vide du pouvoir, particulièrement inquiétant. Le malaise actuel est ainsi en attente d’une pensée, à laquelle s’opposent curieusement des « nouveautés » : réformes, technologies, « cultures populaires », storytellings d’une saison. Leur succession ne vise-t-elle pas à interdire de penser la crise contemporaine de la modernité ?

[Lire la présentation et l’interview de François Richard->http://www.cepp.shc.univ-paris-dide…]

Dernières parutions


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François Richard, La rencontre psychanalytique, Paris, Dunod, 2011

On ne peut aujourd’hui traiter du travail psychanalytique sans faire intervenir les idées de rencontre, de reconnaissance mutuelle et, corollairement, de processus de subjectivation généré par le contact avec la psyché d’autrui. Le recours à la notion de subjectivation et d’appropriation subjective s’est imposé, mais il s’agit désormais de faire un pas de plus dans notre compréhension de l’articulation entre l’intrapsychique et l’interpsychique. Les propositions de cet ouvrage s’attachent donc à cerner le fait fondamental de la rencontre interhumaine en s’appuyant sur une reproblématisation de la découverte du thème de la rencontre, laquelle ne se réduit pas à l’intersubjectivité, faite par Freud, en 1895 : entre d’une côté l’infans en état de détresse et de l’autre « l’être humain proche ». Tous les chapitres de cet ouvrage explorent les dimensions les plus complexes, et parfois obscures, de la psyché humaine soumise aux forces conflictuelles que sont le narcissisme d’une part et l’ouverture à l’altérité d’autre part. Ils veulent ainsi contribuer à illustrer ce remarquable paradoxe : nous sommes obligés d’accepter de ne pas « comprendre » pour rencontrer, et finalement pour comprendre autrui. La complexité des pathologies caractérisées par la négativité, une fréquente dimension traumatique ainsi qu’un mélange entre le conflit pulsionnel et les fonctionnements limites, sollicite cette avancée de la psychanalyse contemporaine. François Richard est professeur de psychopathologie à l’université Paris 7-Denis Diderot (où il anime le centre d’études en psychopathologie et en psychanalyse) et psychanalyste, membre de la Société Psychanalytique de Paris.

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Les 100 mots de la sexualité, Paris, PUF, 2011 (Sous la direction de Jacques André)

La sexualité a une particularité qu’elle ne partage avec aucune autre activité humaine, celle de pouvoir s’emparer de la langue entière, de sexualiser n’importe quel mot, n’importe quelle phrase, quand bien même la situation ne s’y prête pas, au risque de provoquer le rire ou la honte. Sans parler de la langue qui « fourche » et profite d’une proximité phonétique pour faire scandale, le temps par exemple d’un célèbre lapsus qui transforma l’inflation en fellation. Les mots de la sexualité sont souvent eux-mêmes des mots sexuels, avec toute leur crudité et leur éventuelle brutalité. Baiser, par exemple, est à la fois la désignation d’un geste (le baiser) et un mot-acte, en lui-même porteur de la violence sexuelle. Du plus pastel, « fleur bleue », au plus criard, « fist fucking », ces 100 mots sont ceux de la vie sexuelle. Cerner ce vocabulaire est moins l’occasion de définir ce que chacun connaît que d’interroger le sens (historique, sociologique, religieux, esthétique, psychanalytique…) des faits et gestes de notre sexualité.

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Fanny Dargent, Catherine Matha, Blessures de l’adolescence, Paris, PUF, 2011

Elles (plus rarement ils) ont entre treize et dix-sept ans et leur adolescence est marquée par l’angoisse et la douleur, plus ou moins enfouies ou violemment exhibées. Le langage du corps et de l’acte est privilégié. L’inflation des conduites de scarification relève d’une réalité sociologique et psychopathologique ; elles n’ont cessé de croître depuis une dizaine d’années. De l’acte à l’inscription, de l’adresse à sa réception, le cheminement est hasardeux à l’image des rencontres avec ces adolescents qui se retrouvent, à l’âge où la plupart s’en tiennent à la navigation trouble entre désordres familiaux et amitiés amoureuses, pris en charge à l’hôpital ou en psychothérapie. Penser ces formes d’attaques contre le corps demande une ouverture singulière à l’insensé et au paradoxe. Cet ouvrage à deux voix témoigne de ces rencontres. Deux thèses dialoguent autour de l’énigme des scarifications adolescentes où s’entremêlent désir de vie et destructivité. Fanny Dargent est psychanalyste et docteur en psychopathologie. Elle est chargée de cours à l’Université Paris Diderot. Catherine Matha est psychanalyste et maître de conférences en psychologie clinique et psychopathologie à l’Université Paris 13.

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Lacan et le contre-transfert, Patrick Guyomard, Paris, PUF, 2011

« Somme des préjugés, des passions, des embarras, voire de l’insuffisante formation des analystes », Lacan n’a pas de mots assez durs pour qualifier le contre-transfert dont il raille « la vogue et les fanfaronnades qu’elle abrite » ! En 1961, le ton change : « J’entends par contre-transfert, l’implication nécessaire de l’analyste dans la situation de transfert ». Le terme vise « la participation de l’analyste », puis son « engagement » la signification du contre-transfert, « c’est le désir de l’analyste ! ». Entre la critique et la reconnaissance, quels sont pour Lacan les véritables enjeux du contre-transfert ? Patrick Guyomard est membre de la Société de psychanalyse freudienne (SPF). Professeur de psychopathologie à l’Université de Paris VII, il est aussi directeur des Éditions Campagne Première.

Avec les contributions de Patrick Guyomard, Marilia Aisenstein, Daniel Widlöcher, Michel Plon, Claude Barazer, Jean-Louis Baldacci et Jacques André.

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Sylvie Le Poulichet, Les chimères du corps, Paris, Aubier, 2010

Depuis plusieurs années, Sylvie Le Poulichet explore la dynamique de phénomènes qu’elle a dénommés « processus limites », à l’œuvre chez des patients ordinairement désignés comme borderline. Ces patients souffrent d’une difficulté à « habiter » leur corps, à repérer les limites entre le vivant et le mort et à s’approprier leur histoire. Le déploiement de la vie paraît chez eux tombé sous le coup de condamnations parentales, émanant d’événements traumatiques et de fantasmes inconscients, qui se transmettent de génération en génération. Ces sujets en viennent à sacrifier inconsciemment certaines zones de leur corps ou des aspects de leur identité sexuelle. Et des somatisations, des dépressions, des addictions (la boulimie, par exemple), des états de figement affectent souvent leur devenir. Dans cet ouvrage, on voit se déployer les mouvements de la démarche analytique : l’auteure relate des séquences de cure où l’analyse de rêves et la traversée de fantasmes permettent de recomposer les figures du corps en souffrance. Des scènes insoupçonnées apparaissent, ayant le pouvoir de construire de nouvelles versions de la venue au monde du sujet. Et c’est lorsque s’animent les images du corps pensées par le langage du rêve que se produisent de nouvelles prises de corps. C’est lorsque sont analysées les chimères du corps - ces étranges assemblages fantasmatiques de plusieurs corps, vivants ou morts, en un seul, qui vont jusqu’à menacer la continuité d’existence - que tous les symptômes douloureux disparaissent. Ce livre montre quels sont les modes d’interprétation qui permettent de dissoudre les fantômes, de dénouer les forces traumatiques et de mettre en jeu des processus créateurs qui laisseront enfin surgir un nouveau champ de regard, de présence, de jeu et de désir.

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Jacques André, Les désordres du temps, Paris, PUF, 2010

Quoi de plus familier que le sentiment de notre existence dans le temps, quoi de plus communément partagé que la division du temps en trois dimensions : passé, présent, futur… L’historien et l’anthropologue ont introduit des premières nuances au sein de ce consensus : d’une époque à l’autre, d’une culture à l’autre le temps change. Là il assure le retour du même, l’enfant réincarne l’ancêtre ; ici il voue l’homme à l’innovation permanente et à l’incertitude du lendemain. Pour les uns demain reproduit hier, pour les autres rien ne sera jamais plus comme avant. L’expérience psychanalytique oblige à pousser au-delà l’interrogation. C’est une découverte particulièrement surprenante de s’apercevoir que toute existence n’est pas marquée de temporalité. Tout le monde n’a pas de passé, les souvenirs d’enfance se réduisent à quelques on-dit, quelques photos, rien qui prenne la forme d’une histoire. L’avenir n’est pas davantage assuré, prévoir en plonge plus d’un dans le vide et l’angoisse. Plus étonnant peut-être encore, le présent n’est pas donné à tout le monde, on vit sans être là, la vie passe, on passe à côté d’elle Paris, PUF, Petite bibliothèque de psychanalyse, 2010.

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Isée Bernateau, L’adolescent et la séparation, Paris, PUF, 2010

Il est seul, allongé sur son lit. Depuis quelques mois, le ciel se renverse, la terre s’effondre, le sol vacille, la solitude règne. Il a fermé la porte de sa chambre : plus personne n’a le droit d’entrer. Surtout pas ses parents qui ne comprennent rien. Les autres sont partout et nulle part. Leur absence est la plus ravageante des présences, mais elle ne comble pas le vide qui règne sans partage. Elles sont deux, sur un banc. Allongées plutôt qu’assises, leurs jambes s’entrelacent et se tordent comme les troncs noueux et tressés des bonzaïs. De leurs cheveux emmêlés surgissent des bras, leurs flancs sont accolés, leurs visages se touchent. Entre elles deux, c’est « à la vie, à la mort », elles sont unies pour toujours.

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Jacques André, Les 100 mots de la psychanalyse, Paris, PUF, 2009

Accablé par les ennuis qui n’en finissent pas de s’accumuler — qu’a-t-il fait pour mériter cela, c’est quand même « bien cher payé » —, l’homme qui va pour composer le code de l’immeuble où l’attend son psychanalyste se trompe de chiffre et tape celui de sa carte bancaire… D’« acte manqué » à « visage », ces 100 mots de la psychanalyse sont moins un mini-dictionnaire qu’une façon d’évoquer à la fois la théorie et la pratique psychanalytiques, les deux indissociablement mêlées. Les notions-clés (ça, moi, surmoi, castration, complexe d’Œdipe, transfert…) côtoient les figures de la souffrance psychique (addiction, anorexie, dépression, paranoïa, phobies, suicide…) et quelques notions plus incidentes sur lesquelles la psychanalyse apporte un éclairage original (crise d’adolescence, honte, indifférence, mensonge, tendresse…).

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